Catherine Coinçon

Catherine Coinçon

Catherine Coinçon

Ton profil personnel et ton handicap

Je suis sophrologue et je travaille par téléphone. J’ai fait ma formation il y a 20 ans, auprès du fondateur de la sophrologie, Monsieur Caycedo. J’épouse cette année mon amoureux d’il y a 30 ans, avec lequel j’ai eu 4 magnifiques enfants. Je m’étais orientée après ma maîtrise de lettres modernes vers la radio, puis l’édition. Mais je n’y écrivais pas, j’étais frustrée avec une vraie crainte de me trouver un jour face à mes enfants adolescents en train de leur dire « Vous pouvez suivre le chemin que vous voulez » et eux me répondant « Ben et toi maman, pourquoi n’y es-tu pas parvenue ? ». C’était inenvisageable, alors je me suis consacrée à notre vie de famille… tout en continuant à aider quand je pouvais notre entourage. J’en oublierais presque de dire qu’un de mes enfants est handicapé et que j’ai eu quasiment la même chose que lui. Pour moi, ce fut un épendymôme, une tumeur bénigne dans la moelle qui m’a laissée sans mouvement possible puis en fauteuil pas mal de temps.

Je suis passée du monde des valides à celui des handicapés en m’écroulant en larmes sur le bureau de la jeune femme de la MDPH lorsque j’ai déposé mon dossier de reconnaissance de handicap. Cette reconnaissance fut comme si j’abandonnais tout espoir. Or mon chemin en sophrologie se poursuivait.

Parle nous de ton projet, et de ta situation actuelle

L’idée m’est venue grâce à une amie proche de développer la sophrologie au téléphone. J’ai été aidée par une autre amie qui accompagne les gens à créer leur entreprise. Nous avons testé pendant plusieurs mois la pratique sur des adultes et des enfants, et cela fonctionnait !

Nous sommes sursollicités par les images. En les affranchissant de la vision, je propose une expérience différente de ce que nous vivons au quotidien : percevoir ce qui se passe à l’intérieur de nous-mêmes. De plus, les gens peuvent choisir pour la séance le lieu qu’ils souhaitent. Ils économisent tout le temps du trajet ! Et ils se disent heureux de pouvoir totalement se relâcher sans gêne : je ne les vois pas, et de mon côté, je suis totalement concentrée sur les mots des gens.

C’est aussi un vrai avantage quand on a des difficultés pour se déplacer ! Que ce soient des enfants ou des adolescents qui peuvent faire leur séance de sophrologie depuis chez eux ou que ce soient des personnes handicapées… Aujourd’hui je propose aux entreprises d’offrir des séances découvertes à leurs employés. Je dois encore travailler le réseau des professionnels de santé et bien sûr mon site que je nourris de textes qui font référence à la substantifique moelle de mon travail…

Ta relation avec h’up, tes attentes par rapport à l’association

J’ai pu être aidée par une jeune femme membre de h’up, qui m’a aidée à mettre en place mon discours pour expliquer ce que je fais. Et j’avoue adorer h’up… Je ne me sens plus seule, c’est impressionnant ! Ce que j’attends d’eux ? Que ça continue et qu’ils nous aident, nous entrepreneurs handicapés à permettre aux personnes handicapées de simplement dire leur handicap au travail, par exemple, sans avoir peur de faire naître la pitié ou le rejet. Je connais par exemple un jeune qui ne se plaint jamais et suit une formation pour être chocolatier. Il ne veut pas en parler à l’école, ni à son patron, pour ne pas créer de différence… Je trouve ça lourd. Mais la parole devrait être libre pour tous, y compris la personne valide qui doit pouvoir dire que ça lui complique aussi la vie. C’est juste. En gros, c’est le regard qui doit changer d’abord. Les lois seront ensuite plus faciles à appliquer, me semble-t-il.

Pour en savoir plus

Retrouvez les bienfaits de la sophrologie et le métier de Catherine sur La sophrologie au téléphone 

Me contacter : catherine@sophro-mobile.fr